Les encres sur papier de Magali Cazo s’exposent à la Galerie Treize-Dix jusqu’au 30 octobre. Rencontre avec une artiste atypique qui explore les frontières ténues entre le jour et la nuit, la nature et l’humain…
Peux tu nous résumer ton parcours dans l’illustration et dans le monde de la peinture ?
Je me suis dirigée assez jeune vers des études en art appliqués puis je suis entrée aux beaux-arts de Lyon car j’avais envie d’explorer une approche plus libre de la création. J’ai quitté cette école avant d’être diplômée, je ne m’y sentais pas à ma place. J’ai alors été modèle dans les écoles de dessin lyonnaises, puis je me suis installée à Paris où j’ai complété mon apprentissage dans différents ateliers de la ville. Je me suis longtemps sentie dans un entre-deux inconfortable, jusqu’à ce que je comprenne que c’était ma place et qu’elle me plaisait. Dans les marges, il y a de l’espace et de la liberté ! Je me sens dans une démarche proche à la fois du dessin contemporain et de l’illustration. J’aime les artistes au profil atypique, autodidactes ou à cheval sur deux approches de la création. Je travaille le plus souvent sans demande extérieure avec les seules contraintes que je me pose à moi-même. Ça m’a amené à développer plusieurs projets de bande dessinée il y a quelques années, à prêter mes images à l’illustration de textes ou de livres et, le plus souvent, à produire des œuvres au quotidien. Je poursuis la recherche!
Quelle est la ligne directrice de ton travail de peintre et la thématique de cette exposition ?
Depuis quelques années, c’est l’encre qui guide mes explorations. C’est une technique que j’ai complètement adoptée et qui me permet d’avancer en équilibre entre une certaine maitrise et pas mal d’aléatoire. J’ai une approche spontanée, j’aime me jeter dans le vide du papier blanc et voir ce qui en émerge. Je travaille beaucoup autour du paysage, qui me permet de me faire plaisir avec la couleur, et de la figure humaine. Je recrée le lien et j’envisage l’humain comme un morceau de ce qu’il nomme « nature » comme pour mieux la mettre à distance. Cette exposition s’appelle « entre chien et loup ». J’aime ces moments, après le coucher du soleil ou juste avant, où les frontières entre les choses s’estompent. Le paysage est transfiguré, c’est une heure magique, un entre-deux où la réalité nous rappelle son mystère.
Exposer à la Galerie du Treize-Dix qui fête ses 5 ans le 13 octobre (13/10) a t-il une signification particulière ?
Oui. J’ai la sensation que mon travail trouve ici sa juste place. J’aime le regard de Michel Lagarde et son amour sincère du dessin. C’est précieux de pouvoir être représentée par une personne passionnée, qui sait ce qu’il aime et s’engage pour le faire exister. C’est aussi très satisfaisant d’exposer dans un lieu qui montre le travail d’artistes dont j’admire les œuvres.
Voir plus d’œuvres sur le site michellagarde.fr
Exposition du 21 au 30 octobre 2021
Galerie Treize-dix 13, rue Taylor 75010 (Paris)
Ouvert du mardi au samedi de 15h à 19h