Depuis une quinzaine d’années Françoise Morin anime avec passion Les Douches La galerie, Un lieu unique avec une histoire forte. Elle défend « une photographie historique et contemporaine, avec une attention particulière pour la photographie documentaire, les expérimentations formelles et les propositions artistiques actuelles qui questionnent la frontière du médium ». Nous L’avions rencontrée une première fois avant l’arrivée du virus et la suspension de notre journal. Nous reprenons aujourd’hui notre conversation.
Françoise, comment en êtes-vous venue à vous occuper de cet espace qui a été ouvert en 2006 ?
Les Douches la Galerie existe en effet depuis 2006. Le bâtiment date de 1930. Il est resté dans sa fonction initiale jusqu’en 1973 et a ensuite été loué à des architectes puis à une agence de communication. Quand nous l’avons découvert, ce fut un coup de foudre pour ce lieu atypique. Il correspondait absolument à ce que nous cherchions, un lieu loin des “white cubes” habituels que l’on voit souvent dans les galeries.
Au départ, c’est un lieu public, aujourd’hui une galerie privée ? Qui reçoit des aides pour la défense patrimoniale de la photographie ?
Nous sommes une galerie privée, indépendante. Nous ne recevons aucune aide de quelque nature que ce soit. J’aimerais savoir quelle est la source de la plupart des photographies que vous présentez. Les Douches la Galerie est essentiellement ce que l’on appelle une galerie du premier marché. Je reçois les tirages en dépôt des photographes que je représente. Ils ne m’appartiennent pas. Je n’achète que très rarement. Même constat pour les artistes décédés que je représente à travers ce qu’on appelle les Estate. Je reverse ensuite aux artistes vivants ou aux ayants droit un pourcentage des ventes réalisées.
Est-ce vous qui faites la démarche de repérer un artiste ?
C’est toujours moi qui choisis les artistes avec lesquels je travaille. Il faut savoir que la galerie a deux axes relativement précis. Eu égard à la confusion qui règne aujourd’hui dans la photographie, la lisibilité d’une galerie est à mon sens fondamentale. Il y a un axe lié à une racine documentaire, à un rapport au réel, avec des artistes comme Tom Arndt, Aymeric Fouquez, Arlene Gottfried, Ernst Haas, Vivian Maier, Philippe Séclier, Homer Sykes, Sabine Weiss ou encore Bruce Wrighton. Et il y a un axe auquel je tiens particulièrement qui est la photographie dite expérimentale, dans laquelle les artistes interrogent les limites du médium. Et là, j’ai des artistes comme Thierry Balanger, Sébastien Camboulive, Roger Catherineau, Pascal Kern, Ray K. Metzker, Paul Pouvreau ou Val Telberg. Je m’intéresse également aux photographes qui appartiennent au mouvement de la Nouvelle Vision, avec Boucher, Moral ou Steiner. Et comme j’aime les chemins de traverse, j’ai la chance de défendre le travail d’Hervé Guibert. Nous lui consacrons en ce moment une exposition à l’occasion du trentième anniversaire de sa disparition, le 27 décembre 1991.
Un sujet que je souhaiterais également aborder est le soin apporté au tirage photographique. C’est un des points forts de la galerie. Il faut se rappeler que le tournant du numérique dans les années 2000 a bouleversé les pratiques. Justement, ce passage au numérique…Les tirages sont limité à dix exemplaires. Est-ce qu’il y a des règles ou est-ce que je me trompe complètement ?
Il n’existe aucune règle stipulant qu’un tirage doit être inférieur à dix exemplaires. Le législateur français a donné de la photographie originale une définition précise : “Photographies dont les épreuves sont exécutées soit par l’artiste, soit sous son contrôle ou celui de ses ayants droit et sont signées par l’artiste ou authentifiées par lui-même ou ses ayants droit, numérotées dans la limite de trente exemplaires tous formats et supports confondus”. Au-delà de cette règle, il y a une pratique qui diffère bien entendu d’un photographe à un autre. Vous ne pouvez pas demander à Sabine Weiss, qui a aujourd’hui 97 ans, de limiter ses tirages. Cela n’a aucun sens. Le marché de l’art avec cette règle n’existait pas en 1955 lorsqu’elle faisait ses photos sur New York. Il faut simplement être honnête et expliquer la cohérence de chaque parcours photographique. Y compris pour des tirages récents d’un artiste classique. On ne va pas numéroter pour faire croire au collectionneur que nous sommes dans l’air du temps ! Si les trois quarts de l’œuvre d’un artiste n’ont pas été numérotés, nous n’allons pas commencer à le faire aujourd’hui… Je vous rassure, la grande majorité des 3 000 tirages que nous avons sont numérotés !
Cette photographie, désormais très connue, puisqu’elle a fait l’affiche de l’exposition monographique consacrée à Sabine Weiss pendant les rencontres photographiques d’Arles 2021, avait déjà fait parler d’elle en 1954… L’Art Institute of Chicago avait consacré à Sabine Weiss sa première exposition personnelle. Et c’est cette même photographie qui avait déjà été choisie pour l’affiche. Petite anecdote : Sabine Weiss n’avait pas jugé utile de se déplacer à Chicago.. Elle avait du travail à Paris! |
Vous êtes le plus souvent en contact direct avec les photographes ou travaillez-vous avec d’autres galeries, d’autres institutions ? Ou des agents ?
Il y a trois cas de figure. Je peux travailler directement avec les photographes, je peux le faire via des galeries, comme pour Berenice Abbott ou Vivian Maier, et enfin je peux négocier directement avec les ayants droit. Mes interlocuteurs pour Ernst Haas par exemple, décédé en 1986, sont ses enfants Victoria et Alex Haas. Pour Hervé Guibert, je travaille avec sa femme, Christine Guibert. Chaque photographe est un cas particulier.
Tout à l’heure, on parlait de la qualité des tirages. Est-ce que vous produisez certains tirages avec les artistes ?
Avez-vous supervisé les tirages des œuvres que vous exposez ? Je choisis d’exposer ou non le travail d’un photographe contemporain en fonction de la qualité de ses tirages. Donc, a priori, ils me conviennent. Sinon, je ne les exposerais pas ! Certains photographes tirent eux-mêmes leurs photographies. D’autres ont une relation très privilégiée avec leurs tireurs. C’est un dialogue permanent. Là encore, du cas par cas.
Alors le tireur, parlons-en, c’est souvent un métier de l’ombre. Est-ce qu’il arrive que les tireurs de certains photographes soient eux aussi mis un peu en avant ?
Les tireurs à la galerie sont toujours mis en avant. J’aime beaucoup l’idée du couple photographe – tireur. À ce propos, Guillaume Geneste, qui est le tireur d’un grand nombre de photographes dont Sabine Weiss, vient d’éditer un livre bientôt épuisé, Le tirage à mains nues, qui au travers d’interviews, met en lumière cette relation si particulière. Hervé Guibert n’avait pas besoin d’expliquer à Didier Léger du laboratoire Imaginoir ce qu’il voulait. C’était une compréhension tacite. Toutes ces informations sont présentes sur une facture en cas de vente.
Ray K. Metzker tient une place singulière dans l’histoire de la photographie. Son œuvre exclusivement en noir et blanc, présente dans les plus grandes institutions, est très représentative de toute une génération de photographes pour lesquels l’expérimentation est le maître mot. Né en 1931, ses études à l’Institute of Design de Chicago l’influencent profondément. Pendant plus de cinquante ans, il ne cesse d’innover, souvent dans sa chambre noire, guidé par sa seule intuition. Au prix d’une lente gestation, son travail sur les négatifs évolue au fil des années. Montage, juxtapositions, multiples expositions, surimpressions, Ray K. Metzker ne fixera aucune limite à sa créativité. |
Cela veut dire qu’en plus de l’œuvre, vous délivrez un certificat d’authenticité avec toutes ces informations ?
Nous respectons la législation. D’un point de vue très pratique, si une œuvre est détériorée pour une raison ou une autre, si la galerie n’existe plus, il est toujours pertinent de connaître le nom du laboratoire qui a effectué le tirage.
On pourrait parler de vos collectionneurs. Ont-ils un profil type ?
Nos collectionneurs sont très exigeants sur la qualité du tirage. C’est sans doute ce qui les relie. Ils ont vite compris que les Douches la Galerie n’était pas le lieu où nous parlerions investissement ou retour sur investissement. Nos collectionneurs sont assez fidèles. Des liens d’amitié se nouent souvent. J’aime assez la proximité qui peut se créer au hasard des rencontres. Nous organisons des conférences, des dîners… Ces rencontres sont le sel de la vie pour paraphraser Françoise Héritier. Je dirais même que c’est l’intérêt majeur de ce métier, avec la rencontre des artistes. Sur les foires, les rapports sont différents. Mais là encore, des relations fidèles se construisent. Certains clients – souvent étrangers – reviennent régulièrement sur notre stand pour découvrir nos dernières pépites.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Eu égard à la pandémie qui sévit encore, nous sommes prudents. Pour l’instant, nous sommes heureux de voir que le travail initié à la galerie en 2013 autour des photographies de Vivian Maier porte ses fruits. Depuis bientôt dix ans, nous lui avons consacré cinq expositions – individuelles et collectives. Aujourd’hui, le Musée du Luxembourg associé à la société diChroma prend le relais. C’est une consécration pour tous ceux qui s’interrogeaient sur la légitimité d’une œuvre constituée de tirages posthumes. Je vous invite à découvrir à la galerie une sélection de nouvelles photographies de Vivian Maier, visibles jusqu’au 5 février 2022. L’année 2022 sera riche en nouveaux projets avec la représentation d’artistes connus comme Bodgan Konopka ou Frank Horvat et émergents comme Thomas Boivin ! L’aventure continue !
Propos recueillis par Michel Lagarde
C’est dans la rue qu’Arlene Gottfried a développé son travail personnel. Disparue en 2017, elle n’a cessé de photographier sa famille, ses voisins, ses amis, capturant le multiculturalisme du quartier de Brooklyn où elle habitait. Ses photographies des années 70 et 80 témoignent d’un New York qui n’existe plus, un environnement abrupt dans lequel elle se plaisait à évoluer. Cette femme délicieuse avait de multiples talents. Chantant le gospel d’une voix admirable, «the photographer singing», comme la surnommait sa mère, donnait de nombreux concerts. Dans un rituel hebdomadaire, cette photographie montre la mère et la grand-mère d’Arlene Gottfried se retrouvant chaque dimanche dans le Lower East Side de Manhattan.
Dans les années 50, Roger Catherineau, professeur à l’école des Beaux- Arts de Lille, s’intéresse au médium photographique. D’emblée, il s’inscrit dans le courant de la photographie subjective représenté par Otto Steinert, loin de la photographie dite humaniste, «du réenchantement du monde, débarrassé des impératifs de la reproduction ou de l’interprétation du réel». Il se passionne ainsi pour l’alchimie qui le ramène à la matérialité de la création. L’humain rejoint le végétal, les sujets se fondent les uns dans les autres dans une nouvelle matière organique. Disparu en 1962 à l’âge de 37 ans, Roger Catherineau laisse derrière lui une œuvre d’une richesse stupéfiante. |
Depuis le début des années 1980, Paul Pouvreau développe un travail photographique où il met en scène des objets ordinaires et insignifiants: ustensiles ménagers, cartons, sacs en plastique, poussière. Il s’agit pour lui «de porter attention à ces petits riens, dans lesquels se loge souvent presque tout». Si Paul Pouvreau se nourrit du réel, il puise également dans l’Histoire de l’Art et met en scène ses photographies sous forme d’installations. Dans cette série «Mascarades», Paul Pouvreau présente des mannequins sur papier glacé qui vantent des produits de luxe «redessinés» par divers éléments et matières (punaises, aiguilles, pétales). «j’ai souhaité rendre moins parfaites ces images aux visages sans accrocs et magnifiquement dessinés. J’ai donc apposé sur ces faces d’autres cosmétiques que je nomme des ingrédients, c’est-à-dire des objets, des matières et matériaux que j’ai souvent sous la main, dans mon bureau. Ces matières sont justes déposées sur la surface imprimée des visages et disposées de telle façon que ces visages prennent l’allure d’un masque fixé par le médium photographique. Ces visages rendent compte de l’aspect périssables de tout ce qui nous entoure, de la beauté qui se fane, des êtres chers qui sont là et qui disparaissent.» |
Il est difficile d’imaginer aujourd’hui, à l’heure du numérique, le nombre de photographes qui le sont devenus grâce à la découverte du travail d’Ernst Haas. Ses expérimentations sur la couleur, sur le mouvement soulevaient l’enthousiasme. On l’a oublié mais les films couleur étaient diffciles à manier. Quand, en 1952, le magazine Life lui demande de photographier New York en couleur, c’est une révolution. En visionnaire, Edward Steichen, conservateur au MOMA à New York, lui consacre en 1962 la première exposition couleur jamais réalisée dans ce haut lieu de la photographie. Un crime de lèse-majesté pour certains. Ne l’oublions pas, seul le noir et blanc avait le droit de cité. Malgré ces oukazes, Ernst Haas fut indéniablement le photographe le plus connu, le plus prolifique et le plus publié du XXe siècle.
Vivian Maier
Françoise Morin présente actuellement une nouvelle exposition d’œuvres, pour la plupart inédites, du travail de Vivian Maier. Des photographies du début des années 50 à New York aux années 70 à Chicago. Vivian Maier est née en 1926, dans le Bronx, d’un père austro-hongrois et d’une mère française avec qui elle vécut entre Paris et New York. Initiée par sa mère et une amie de celle-ci à la photo, elle réalise ses premiers clichés en France en 1949 avec un Kodak Brownie. De retour à New York en 1951, elle s’achète un Rolleiflex et, malgré des moyens personnels, devient nourrice dans une famille dans la banlieue de la ville. En 1956, elle part pour Chicago et entre au service de la famille Gensburg et de leurs trois enfants. C’est la période la plus prolifique de son œuvre, Vivian Maier ayant, par exemple, la possibilité de développer ses films dans la salle de bain familiale. En quittant les Gensburg, dix-sept ans plus tard, Maier ne peut plus, désormais faute d’argent, développer elle-même ses films mais ne quitte jamais son appareil. Elle accumule les pellicules non développées et les négatifs non tirés, qu’elle stocke dans un entrepôt. Autodidacte et d’une grande culture, elle continuera pourtant à photographier, pour le plaisir, jusqu’à la fin des années 90.
À la fin de sa vie, les enfants Gensburg la prennent en charge et la logent dans un petit studio. Ses affaires sont oubliées puis se retrouvent, en 2007, dans une vente aux enchères de Chicago pour impayés sans même que Maier le sache. John Maloof – ancien agent immobilier né en 1981 et passionné par sa ville de Chicago – se porte acquéreur d’un lot de négatifs, pellicules non développées et tirages. Subjugué par sa découverte, Maloof rachètera par la suite – auprès des autres acquéreurs de la vente – les autres lots qui furent vendus. Découvreur de l’œuvre de Maier, il est désormais titulaire d’un certains nombre de droits sur son œuvre. Malgré plus de cent quarante mille images réalisées, le talent de Vivian Maier resta anonyme durant toute sa vie. Elle ne montra ses photos à personne et mourut en 2009. Aujourd’hui reconnue mondialement et exposée dans les plus grands musées, elle a même les honneurs de la Ville de Paris qui a récemment inauguré une rue Vivian Maier dans le 13e arrondissement. L’œuvre de Vivian Maier est représentée en France depuis 2013 par Françoise Morin, année de la présentation d’une première exposition.
« Je suis la femme mystère », disait d’elle-même Vivian. Ces deux photographies de Vivian Maier montrent ses sujets de prédilection. À travers les fréquentations de sa grand-mère, Eugénie Jassaud — qui travaillait comme cuisinière pour des «gens riches et célèbres» — Vivian Maier est fascinée par l’élégance de la bourgeoisie américaine. Avec son Rolleiflex, elle ne cessera de cadrer: mains, sacs à main, jambes, voilettes… Un comportement qui révèlera un besoin pathologique d’accumuler toutes sortes d’objets, aussi bien des journaux, Des tickets de cinéma, factures, chapeaux, vêtements… Comme elle le disait à ses employeurs, « ma vie est dans les cartons ».
« Vivian Maier – Saisir l’inattendu », jusqu’au 5 février, Les Douches La Galerie.
Soirée Hervé Guibert à la salle des Fêtes de la Mairie du 10e le 1er décembre 2021
Le 27 décembre 1991 disparaissait, à l’âge de 36 ans, Hervé Guibert. Pour commémorer le 30e anniversaire de sa mort, la Mairie du 10e lui consacre une soirée le 1er décembre, date de la Journée mondiale de lutte contre le sida, maladie qui l’a emporté. À partir de 19 h, madame Laurence Patrice, adjointe à la Mairie de Paris en charge de la Mémoire et du monde combattant et Déléguée à la Culture et au Patrimoine dans le 10e, présidera cette soirée hommage. Une projection d’extraits du documentaire « La Mort Propagande » de David Teboul sera proposée, suivie d’une table ronde avec Raymond Bellour, Christine Guibert et David Teboul. Hervé Guibert fut écrivain, journaliste (au service culture du journal Le Monde), photographe, également reconnu pour ses textes sur cet art. Proche du photographe Hans Georg Berger, Guibert séjourna à plusieurs reprises chez lui sur l’île d’Elbe, où il est enterré. Il s’y laissa photographier, mais surtout réalisa des clichés plusieurs fois exposés, comme en 2011 à la Maison Européenne de la Photographie ou en 2018 aux Douches la Galerie.
Trente ans après sa disparition, nous présentons aux Douches l’exposition «L’image de soi» jusqu’au 5 février 2022. Cette photographie est un des autoportraits montrés à la galerie. Christine Guibert rappelle qu’avant la parution des livres, Hervé Guibert fait des séries nombreuses d’autoportraits mais qui sont restées à l’état de planches-contacts. Dès que son œuvre se construit, les autoportraits apparaissent et la ponctuent : autoportrait avec ses grandes-tantes, «Moi» dans Le Seul Visage, autoportrait seul dans sa chambre, dans son lit, dans le miroir. Qualifié parfois de narcissique, Hervé Guibert répondait ainsi aux critiques dans L’image de soi ou l’injonction de son beau moment, paru en 1988 aux Éditions Blake and Co.: «Pourquoi diable n’en finit-on pas de faire le procès du narcissisme ? Comment un substantif charmant et grave a-t-il pu devenir si trivialement péjoratif ? Les peintres qui, durant toute l’histoire de leur activité, n’ont pas cessé de fouiller leur propre pomme, entre celle des autres, ne l’ont-ils fait que pour léguer une vaniteuse luisance, l’assurance flatteuse d’une admiration posthume ? Ce qu’on dénigre comme narcissisme n’est-il pas le moindre des intérêts qu’on doit se porter, pour accompagner son âme dans ses transformations ?»
Histoire des douchesIl semble loin, le temps où l’absence d’eau courante et le peu de confort des appartements parisiens obligeaient les habitants à se laver dans les douches municipales. Très présentes dans les années 20-30, modernisées dans les années 50, elles commencent à disparaître dès les années 70. Pourtant, il en reste encore aujourd’hui 17 dans la capitale. Les douches de la rue Legouvé ont fermé en 1973. Le lieu sera par la suite occupé par un cabinet d’architectes et une agence de communication avant d’être totalement vide de 2003 à 2006, année de l’ouverture de la galerie. Aujourd’hui, la présence de quelques carreaux blancs nous rappelle ce que fut jadis le lieu. |
5, rue Legouvé – 75010 Paris 01 78 94 03 00 – lesdoucheslagalerie.com
Hervé Guibert, L’image de soi – Du 5 novembre au 5 février 2022 (Galerie 2)