« Covers » Reprise ou couverture, un mot à double sens et l’occasion de rencontrer l’auteur pour la sortie de son premier livre, qui en contient 50. Cinquante couvertures de livres, des classiques à lire ou à relire, une bibliothèque idéale présentée à la galerie du Treize-Dix, 13 rue Taylor Paris 10, jusqu’au 28 novembre 2021. Rencontre avec Cédric Quissola notre invité du JVSM 11.
Comment a démarré la création de cette série de reprises de couvertures de livres ?
En essayant de me remémorer quels livres j’avais lu et lesquels m’avaient marqué, certains titres ont surgi assez vite, pour d’autres il a fallu que je fouille plus loin dans ma mémoire. Puis, une fois une liste approximative établie, est venue l’idée d’écrire un résumer de chaque livre à partir de mes souvenirs. Par complexe d’écriture j’ai préféré résumer chaque bouquin par le dessin en imaginant une couverture pour chaque ouvrage, et là je me suis dit que ça allait prendre un peu de temps, mais c’était trop tard, j’avais commencé, et quand je commence quelque chose je préfère terminer.
Quelle est l’importance des livres dans votre vie ?
Variable d’un point de vue temporel : je fus autrefois employé dans une société qui se situait à une heure de métro de mon domicile, j’ai donc beaucoup lu durant près de huit ans. A présent je travaille dans mon atelier, qui est chez moi. Par conséquent beaucoup moins de transports et donc moins de lectures. Mais je trimballe toujours un bouquin dans mon sac, même si j’en lis seulement quelques pages par semaine, et puis lire un livre imprimé dans le métro est presque un acte de résistance, parmi la foule de gens focalisés sur leur téléphone (dont je fais régulièrement parti), les quelques lecteurs se distinguent et renvoient une image d’érudition et de respectabilité je trouve.
Bref, Il y a quand même une constante : j’ai toujours un livre en cours, que je lis lentement ou dévore carrément en fonction de mon temps libre. Sans entrer dans les clichés, les livres permettent de se plonger dans l’univers d’un(e) autre et ont cette capacité de créer des connexions, des images, des sensations que peu de domaines artistiques arrivent à déclencher avec une si grande puissance (bon il y la musique c’est vrai). Cela demande de la concentration ; arriver à se détacher des sollicitations extérieures demande pas mal d’efforts mais l’effet est immense.
Comment s’est effectué cette sélection ?
Quels livres pourrais-je conseiller à des amis ? Quels livres m’ont touché ? Quels livres font surgir chez moi des images, des émotions même des années après leur lecture ? Et enfin, parmi ces livres, quels sont ceux qui devraient être lus, non pas uniquement par quelques connaisseurs d’un genre littéraire précis mais par tous, pour des raisons diverses mais essentielles ?
J’arrivais donc à environ 45 titres. Il ne restait plus qu’à piocher dans ma liste « classiques à lire » pour trouver les 5 derniers.
Quelle place trouve cette série dans votre démarche artistique ?
Cette série, s’appuyant pourtant sur des œuvres écrites par d’autres, est l’une de mes séries de dessins les plus intimes car en dévoilant ma bibliothèque idéale je dévoile en quelque sorte une partie de moi-même, de mes inspirations et des ouvrages qui habitent mon imaginaire.
Quel est le livre que vous emporteriez sur une île déserte ?
L’île du docteur Moreau ? Ah ah ah, non peut être pas, je ne dormirais pas tranquille (si « dormir tranquille » puisse être envisageable sur une île déserte) ; tout dépend de la durée du séjour sur cette île. Dans le cas d’un séjour assez long comme celui de Robinson Crusoé dans le livre éponyme de Daniel Defoe, mieux vaut emporter de la poésie, un livre pouvant être lu des centaines de fois sans s’en lasser, permettant à chaque lecture une interprétation nouvelle, donc je dirais Les fleurs du mal de Baudelaire.
Voir plus d’œuvres sur le site michellagarde.fr
Exposition du 18 au 28 novembre 2021
Galerie Treize-dix 13, rue Taylor 75010 (Paris)
Signature de l’artiste le samedi 27 novembre
Ouvert du mardi au dimanche de 15h à 19h