Avec l’arrivée du printemps la nature commence à sortir. Cette année, pour nous les humains c’est le contraire, confinement général. Et mondial !
Notre quotidien, nos habitudes sont bousculés. Pour ma part je regarde le temps passer entre lectures, vidéos et apéros FaceTime suivis de petits plats ; rien de bien différent chez les autres, j’imagine. Par moments, je regarde aussi la vie depuis ma fenêtre qui donne sur la rue du Faubourg Saint-Martin, près de Château-Landon. Par chance, il y a plusieurs négoces de bouche dans les alentours. C’est un point de ralliement pour les gens du coin et le quartier reste un peu animé malgré tout. Pas le brouhaha habituel mais un espace ou la vie continue, avec ses files d’attente devant les commerces. À propos de brouhaha, comme la ville est bien calme et tranquille en ce moment… On se croirait dans le Paris des congés d’été de mon enfance. Agréable dans ce moment particulier.
Mon espace-temps d’évasion dans la journée est ma promenade quotidienne (avec un chien virtuel comme je le raconte à mes amis !) Je vis le quartier différemment. Marcher dans la rue, caméra au poing, et observer. Ce coin de canal, avec sa lumière tranchée et légèrement brumeuse de ce printemps. Les rares piétons, affairés à promener leur chien, à faire leurs courses ou leur sport. Les gens se croisent mais ne se rencontrent plus. Masqués, à distance, ils osent à peine se parler avant de rentrer.
Drôle d’expérience…
Auteur : Ludovic Bollo
Ludovic Bollo est photographe depuis 1991. Après avoir été assistant, il commence une carrière dans la mode. D’abord avec Rodier, puis Caroll pour qui il travaille pendant dix ans. Il enchaîne les contrats avec différentes marques parmi lesquelles Kenzo, Old England et Princesse Tam-Tam, alternant mode et nature morte. Il a abordé dernièrement le domaine culinaire avec des campagnes pour La Belle-Îloise. Il mène parallèlement une activité de recherche photographique et de street photography. Il réside dans le 10e arrondissement depuis trois ans.