Oubliez les 14 juillet, 15 août, Noël et réveillons où les confinements se font respectivement à l’île de Ré, en famille ou chez les amis. Le monde en ce début 2020 nous propose une nouvelle expérience, hélas plus proche d’un dangereux « Loft Story ». Une expérience à laquelle, aussi bizarre que cela puisse paraître, le 10e n’échappe pas ! Non, notre paradis n’est pas immunisé, c’est un fait. Votre serviteur ayant décidé de rester dans ses terres, c’est avec un regard circonspect qu’il observe son quartier. Pas un petit Journal à distribuer, pas un petit commerçant à saluer, pas une poignée de main ou une bise à offrir aux joues des copains. C’est mort. Comme jamais. Seul humain en action à longueur de journée dans ma rue du Faubourg Saint-Martin : Jérémie, notre pharmacien protecteur, que je viens d’aller voir après avoir dégusté un peu du fromage blanc offert par Claire et Alice avant la fermeture de leur Café Soucoupe. Oui, ça ressemble un peu à la fin du monde. Dans le quartier, lors de mes trop rares sorties, j’ai l’impression d’être Charlton Heston dans Le Survivant.
Alors, en attendant de pouvoir (re)vivre normalement, parcourir à nouveau mon village, revoir ses habitants autrement que par la fenêtre, ses commerçants, ses bars et restaurants : je joue ou regarde des films avec ma femme et ma fille, je bouquine, brique la maison, trie, bricole et pense au prochain numéro du Journal et au guide à venir. Deux futurs rayons de soleil. C’est difficile, mais il y a pire prison que notre arrondissement, même en période de confinement !
Auteur : Vincent Vidal