Vingt femmes ont été choisies pour représenter les différentes facettes de notre arrondissement par le biais de leur engagement et de leurs actions au quotidien. Focus sur Magali Steinecker-Levy, Docteur en médecine générale au Centre de Santé Richerand.
Mon histoire est celle d’un héritage familial qui a ses racines en Alsace. Ma mère y était médecin généraliste, ma grand-mère et mon grand-père également. Quelque part, j’étais prédestinée à le devenir moi aussi. Et pour être honnête, ça me passionne !
Être présente au quotidien pour les gens, que ce soit une personne âgée, un enfant, quelqu’un qui s’est fait une entorse ou une femme qui vient pour son suivi de grossesse… Savoir les écouter pour mieux les soigner, voilà ce que j’aime dans mon métier. Pour moi, la relation médecin-patient va au-delà du geste ou du soin. Ce sont des échanges nourris de confidences, un rapport de confiance à instaurer sur le long terme.
Pourtant, être médecin ne m’a pas toujours fait envie, même si enfant je passais mes journées à jouer dans la salle d’examen de ma grand-mère au lieu d’aller m’amuser dans le jardin. C’est devenu une évidence après mon adolescence, peut-être parce que, involontairement, ma mère et ma grand-mère ont su me transmettre leur passion. Surtout ma grand-mère. Je garde d’elle une image très forte. Cette femme extraordinaire, toujours souriante, mère de huit enfants devenue veuve trop tôt, a inspiré ma façon de concevoir et de pratiquer la médecine. Une médecine que j’enseigne à la faculté de médecine Sorbonne Universitéet que j’exerce depuis la fin de mes études en 2014.
“Une médecine proche des patients, guidée par la tolérance et la bienveillance, toujours empreinte d’un grand enthousiasme.”
J’ai eu l’opportunité de rejoindre le centre de santé Richerand en 2016 grâce au docteur Beaupin, médecin directeur du centre. Je l’ai connu pendant mes études à la faculté de médecine de la Sorbonne et j’apprécie beaucoup de travailler avec lui. Aussi, lorsqu’il m’a dit qu’il cherchait de nouveaux médecins généralistes pour l’aider à redynamiser le centre de santé, j’ai dit OUI. Le lieu, situé à quelques pas de chez moi, et le projet m’ont immédiatement séduite, surtout cette volonté de donner au généraliste la responsabilité de proposer à chaque patient le meilleur parcours de soin individuel.
Après trois ans de travail, nous avons réussi en novembre 2018 à faire évoluer le centre en une société coopérative d’intérêt collectif (Scic), c’est-à-dire une structure qui permet aux médecins de copiloter l’établissement avec les usagers.
À travers cette coopérative, nous allons pouvoir imaginer une nouvelle offre de santé innovante dans le 10ème arrondissement, en partenariat avec les hôpitaux. Une offre qui va se traduire par un nouveau projet de santé, co-construit avec les usagers, les habitants du quartier et l’ensemble des sociétaires de la coopérative, les élus de la municipalité de Paris et les partenaires financiers et institutionnels. C’est l’un des aspects qui nous tient à cœur car c’est à cette condition que nous pourrons rétablir une proximité avec les habitants du 10ème et favoriser l’accès aux soins pour tous. Tout comme l’ensemble des médecins généralistes du centre de santé Richerand, je souhaite aussi que cette expérience, une première en France, encourage le système de santé à aller au plus près de la vie des gens.
Retrouvez d’autres portraits ici : Les Femmes du 10ème
