Vingt femmes ont été choisies pour représenter les différentes facettes de notre arrondissement par le biais de leur engagement et de leurs actions au quotidien. Focus sur Linda Maisano, Directrice de l’Établissement de Service Voyages de la Gare du Nord.
Je travaille à la SNCF depuis 1999, cette année je fête mes vingt ans ! J’ai la chance de vivre une aventure humaine passionnante avec les équipes et les voyageurs. Une aventure qui allie mon envie de faire un boulot utile et opérationnel à mon attachement pour la notion de service public, en contribuant à faire voyager nos clients dans les meilleures conditions.
La Gare du Nord est la plus grande d’Europe en termes de trafic, avec 2.000 trains et 700.000 passagers au quotidien. Depuis trois ans, je gère en particulier les lignes TGV et TER de la Gare du Nord, ce qui représente en moyenne 100.000 voyageurs et plus de 130 trains par jour. C’est un défi quotidien d’organiser le flux croissant des voyageurs tout en garantissant le meilleur service pour faciliter le parcours de chacun. La Gare du Nord est en effet depuis quelques années en travaux : elle se transforme pour devenir plus lumineuse, plus accueillante, plus « fluide ». Avec les Jeux olympiques Paris 2024, on va aller encore plus loin : dès 2019 débute une phase de travaux destinée à offrir une gare complètement nouvelle à nos voyageurs mais aussi aux habitants du 10ème, avec des services inédits tels qu’un espace de coworking et des espaces culturels.
En plus de la Gare du Nord, mon périmètre de responsabilité couvre les gares TGV de Roissy Charles-de-Gaulle 2 et de Marne la Vallée. Mes objectifs sont de garantir pour chaque train et pour chacun de nos clients un haut niveau de sécurité, de ponctualité et de qualité de service. À la tête d’une entité de 600 personnes dans les métiers de la vente, de l’escale et du service à bord, j’ai à la fois un rôle de cheffe d’orchestre et de capitaine de navire.
Je me considère comme une cheffe d’orchestre car il faut répéter au quotidien la même offre de services aux voyageurs et sans fausse note. Cela veut dire que tous les agents doivent jouer leur partition et la connaître par cœur. Notre particularité, c’est que nous fabriquons du voyage en direct, sans filet : tous les jours, nous devons pouvoir résoudre les incidents qui se présentent. L’enjeu est de rendre le système le plus résilient possible pour revenir à la normale au plus vite et limiter ainsi les conséquences pour nos voyageurs.
“Chaque matin, on remet les compteurs à zéro, on remet notre titre en jeu !”
Alors forcément, dans nos métiers, il ne faut pas aimer la routine, il faut savoir être réactif et serein. Et c’est une véritable fierté collective que de résoudre ces défis au quotidien.
Je suis également capitaine de navire car ma responsabilité, c’est aussi de préparer nos équipes aux évolutions de demain dans un contexte très changeant. Il faut donc donner le cap pour que tous les agents soient engagés et acteurs de ces transformations. L’ouverture à la concurrence, la forte mobilité des voyageurs, les évolutions de la relation client nous amènent à repenser nos modèles de production, nos métiers, notre expérience client… Je m’assure également de la mise en œuvre de la stratégie des offres de services Voyages SNCF, notamment le lancement de l’offre TGV Inoui en Gare du Nord. C’est d’ailleurs avec un plaisir non dissimulé que j’ai découvert que Bobby, la mascotte de l’offre Inoui, ressemblait comme deux gouttes d’eau à mon chien, un podengo portugais, le plus beau de Paris !
La féminisation des métiers techniques est un sujet sur lequel je suis engagée depuis de nombreuses années. Ingénieure de formation, je constate que trop peu de jeunes femmes osent embrasser ce genre de carrière. Aujourd’hui à la SNCF, nous sommes moins de 20% de femmes à un poste de direction similaire au mien : c’est trop peu ! Depuis 2005, je suis marraine dans l’association “Elles Bougent” où je témoigne auprès de collégiennes et lycéennes de mon expérience pour susciter des vocations. Jeune, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes qui ont pu me conseiller dans mes orientations scolaires. À mon tour d’être celle qui donne cette petite tape sur l’épaule pour oser les métiers techniques, se faire confiance et casser les plafonds de verre.
Retrouvez d’autres portraits ici : Les Femmes du 10ème
